JOUR DE DEPART

Je vais finir par " haïr les voyages" , "quant aux explorateurs," je ne le sais pas vu que je n'en connais pas .... Tout voyage, même bref, suppose un DÉPART et là,  pour une raison que j'ai peine à m'expliquer, je suis gagnée par un stress  se traduisant par  une suractivité qui me fait entreprendre mille choses juste au moment où sereinement je devrais être en train de me préparer à partir ... et occasionne à chaque fois un départ sur les chapeaux de roues... Comme empêtrées dans un filet invisible, je suis toujours obligée de me reprendre à plusieurs fois pour quitter la maison, oubliant toujours quelque chose qui me fait à chaque fois  réouvrir la porte pour chercher soit les clefs de la voiture, soit mon téléphone soit toute autre chose qui, si je ne les avais pas, ne manquerait forcement et qui finit immanquablement par un départ sur les chapeaux de roues...En me voyant m'agiter fébrilement tout l'après midi,  Olivier,  une fois de plus à dit " mais décidément, il ne faut plus que tu partes" .... Il faut dire qu'en dépit de l'heure qui tournait,  je ne trouvais rien de plus urgent à faire que de me lancer dans des activités totalement inutiles et qui de surcroît attendaient depuis des lustres ...  téléphoner au maçon ,  transplanter  un rosier, nettoyer ma voiture qui attendait l'aspirateur depuis au moins six mois, prendre rendez vous avec le notaire, ranger la pièce à vivre .. cette frénésie de rangement qui me saisit à chaque départ a toujours été source d'agacement mais aussi d'amusement pour  mon entourage " Hélène range la maison pour les voleurs ". Le summum ayant été atteint le jour où, à la veille d'un départ pour  Colmar,  à 10 heures du soir, j'ai éprouvé l' impérieuse nécessité de rédiger mon testament et convaincre  Gérald qui regardait tranquillement une émission de télévision que cela ne pouvait décidément pas attendre  ... car à la hantise des départs s'ajoute celle de la route alors qu'il est prouvé que les accidents arrivent bien plus fréquemment sur les trajets de proximité plutôt que sur les longues distances. Si prendre le train plutôt que la voiture pour me déplacer a en partie résolu le problème, il n'empêche que chaque départ occasionne la même précipitation pour entreprendre ou finir, c'est selon,  ce que j'ai pendant des semaines laissé de côté, ce qui gâche systématiquement  la perspective du séjour ou des congés à venir.;.Pas de chance quand on travaille à l'éducation Nationale.... qui comme chacun sait octroie généreusement à son personnel un nombre appréciable de jours de repos ... régulièrement donc, je réglais en deux jours tous les  dossiers,que j'avais laissé s'accumuler des semaines durant . A part me trouver redoutable ment efficace dans ces moments là, énerver tout ceux qui sont sur ma trajectoire, jurer que la prochaine fois,, je m'y prendrai autrement, je n'ai jamais bien compris quel intérêt je  trouve à ce mode de fonctionnement... serait ce par hasard parce que " partir c'est mourir un peu ... "