SUFFISAMMENT RARE
Mis à part au mois d'août, seules les vacances de février permettent à
François et à Marie de venir passer tout un week end à
Bourdille...Travailler tous les dimanches de l'année et plus encore
quand tout le monde ne songe qu'à se reposer ou à profiter de la vie de
famille, tel est le lot de ceux qui ont choisi de faire du commerce de
bouche leur métier .... Nous savions Gérald et moi ce qui les attendait
pour avoir connu chacun de notre côté les contraintes de ce type de vie
d'où ce sentiment mélangé à la fois de fierté de les voir créer une
entreprise et perpétuer ainsi la tradition familiale et d'inquiétude
pour les difficultés que cela n'allait pas manquer d' engendrer ... De
notre enfance, nous n'avions l'un et l'autre gardé que le souvenir du
manque de disponibilité de nos parents , ce qui même valu à Gérald des
années douloureuses en pension, jamais oubliées, jamais vraiment
pardonnées...Et comme si cela ne suffisait pas , voilà aussi qu'
Olivier prends le chemin d'une vie décalée qui renvoit les grasses
matinées dominicales au rayon des exceptions et fait de l'ordinaire
le fait lutter systématiquement contre le sommeil à la fin des
repas...Alors quand personne ne travaille ni le samedi ni le dimanche
et que nous pouvons pour une fois vivre à un rythme normal, je vis ces
moments si rares comme des instants privilégiés. Ce week end pour
marquer l'évènement, c'est autour d'une choucroute que nous étions tous
réunis ...
et même le temps maussade n'est pas parvenu à nous gâcher le plaisir d'être tous ensemble, il nous a juste tous précipité dans les fauteuils autour du poêle pour tranquillement passer l'après midi à nous laisser vivre .....